Un lecteur de Toronto me signale un très intéressant article paru sur le sujet dans le Financial Post du 27 avril (« Banks place their bets », http://www.national post.com). Apparemment beaucoup de banques canadiennes restructurent spontanément leurs activités en donnant massivement la priorité à la banque de détail et en abandonnant très largement leurs activités de banque d’investissement. Mais d’autres au contraire comme la Royal Bank of Canada en profitent pour se saisir de parts de marché dans la banque d’investissement, allant jusqu’à en tirer 40 % de leur revenu en 2009. Selon Gord Nixon, CEO de cette banque, un partage du type 75/25 entre les parts du chiffre d’affaires allant à la banque de détail et celle de la banque d’investissement, constitue un bon « modèle » dans les conditions actuelles.
Le modèle de la banque universelle reste nécessaire soutient également Bill Downe, le CEO de la Bank of Montreal.
L’inconvénient, selon moi, de ce conservatisme, est que la possibilité de franchir à tout moment les bornes d’un équilibre relativement peu risqué entre le « portefeuille » de détail et le «portefeuille » investissement reste totalement ouverte. L'actuelle réduction du risque - imposée par la crise - pourrait bien n’être que temporaire, et de plus elle dépend complètement du bon vouloir des seuls dirigeants bancaires, qui n’ont guère fait preuve, dans un passé très récent, d’une grande capacité à modérer leurs appétits.
Enfin les banquiers, au Canada comme en France, arrivent à passer sous silence, au delà du problème de la diversification risquée, la question tout aussi importante de la trop grande dimension, dans l’absolu, celle qui les met en position d’être « too big to fail », obligeant ainsi les gouvernements à les renflouer en cas de mauvaise gestion.
On croit certes comprendre les sources de cette réticence de la profession: les salaires des managers sont, comme le montrent de nombreux travaux économiques, directement fonction de la dimension des entreprises ….
No comments:
Post a Comment