Paul Krugman, le récent Nobel d’économie, est très pessimiste quand à l’évolution prochaine de l’économie réelle. Il prévoit, dans sa déclaration à l’agence de presse Reuters du lundi 13 octobre , une « violente récession » mondiale, an accord en cela avec beaucoup de commentateurs. « Même si nous débloquons le marché du crédit, nous aurons probablement une sérieuse récession devant nous …sans doute prolongée, mais peut-être pas un effondrement ».
Il n’en est que plus intéressant de lire un avis contraire, émanant d’un économiste de valeur, Casey Mulligan de l’université de Chicago. Dans une parution récente de son blog « Supply and demand (in that order) », ( http://caseymulligan.blogspot.com ) il fait la prévision suivante qui écarte la possibilité d'une récession majeure :
« There are two shocks supposedly hitting the non-financial sector (which is most of our economy) as a result of the banking crisis. One of them is an adverse saver-investor intermediation shock. That is, the return to saving is low even while the cost of borrowing is high. The second shock is one of “confidence” (and also recognition that the stock market has crashed) – an adverse wealth effect on consumption and leisure. These two shocks have exactly the opposite effects, which is why I am much less confident than the rest of America that GDP will fall as a result of the last month’s events.”
Et il ajoute que le choc financier n’est pas très important quantitativement, le secteur financier ne représentant au plus que 6% environ du PIB, et sera probablement de courte durée. Au surplus le choc bancaire encourage plutôt la consommation dans la mesure où l’épargne est aujourd’hui moins attirante en raison de la baisse des cours et des taux et de l’incertitude générale.
J’ajouterai que dans la mesure où des faillites bancaires ne se produisent pas en cascade, -- ce que les interventions publiques semblent écarter pour l’instant -- la baisse de l’immobilier et des marchés d’actions n’affecte pas très fortement le reste de l’économie puisque les propriétaires de logements continuent à jouir de leur propriété sans modification directe, ou à percevoir les loyers, et où les détenteurs d’actions sont une petite minorité de la population.
Dans ce cas nous n’aurions qu’une récession « normale », aux Etats-Unis au moins, compte tenu d’une croissance exceptionnellement forte et exceptionnellement longue dans ce dernier pays au cours des dernières années.
Il faudra attendre les prochains mois pour départager ces analyses.
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