Reprenant la comparaison historiques des récessions, telle que nous l'avions présentée aux lecteurs de ce blog le 2 décembre dernier ("La durée des récessions"), Carmen M. Reinhart et Kenneth S. Rogoff rappellent dans le Wall Street Journal du 3 février que l'épisode récessif statistiquement moyen dure un peu moins de deux ans.
Cependant dans les cas "sévères", les prix de l'immobilier baissent en moyenne de 36%, étalés sur cinq à six ans. Si l'on compte que le début de la crise immobilière américaine date de la fin 2005, cela ne donne pas de reprise avant 2010, au mieux, et d'ici là une baisse supplémentaire possible de l'ordre de 8 à 10% par rapport aux prix actuels.
Le cours des actions tend à baisser plus rapidement, d'environ 55% sur un à trois ans. L'indice Standard & Poor y est déjà. Mais en admettant que le sommet a été atteint à la mi-2007 il faudrait encore attendre un ou deux ans avant une reprise.
Pour le chômage, ces récessions durent en moyenne près de cinq ans, avec une augmentation du taux moyen de l'ordre de 7 points, ce qui donnerait un taux à deux chiffres aux Etats-Unis et repousserait la reprise du marché du travail au delà de 2013.
Enfin le changement le plus massif concerne en général la dette de l'Etat qui augmente de 85% dans les trois ans qui suivent une crise bancaire. La raison principale en est l'effondrement des recettes fiscales résultant du ralentissement de l'activité, plus encore que les plans de relance par les dépenses nouvelles.
La spécificité de la crise en cours tient d'abord à ce qu'elle intervient dans une économie globale. Dans ces conditions une économie nationale n'a que peu à attendre d'un éventuel accroissement de la demande externe.
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