Wednesday, February 25, 2009

Krachs boursiers et dépressions.

Les krachs n’annoncent pas nécessairement des dépressions. Dans leur récent papier de recherche sur ce thème(NBER WP 14760, February 2009), Robert Barro (Harvard) et José Ursua citent l’aphorisme bien connu de Samuelson:
« La bourse a prévu neuf des cinq dernières récessions », pour bien souligner qu’une chute boursière peut s’avérer sans lien avec les évolutions de l’économie réelle.

Mais en étudiant 25 pays sur une période séculaire (195 krachs et 84 dépressions) les auteurs constatent que les krachs, définis par une baisse des rentabilités de 25%ou plus sur quelques années, s’accompagnent de dépressions mineures (baisse de la consommation ou de la production de 10% ou plus) dans 30% des cas, et de dépressions majeures (baisses de 25% ou plus de la consommation ou de la production) dans 11% des cas.
Inversement, lors des dépressions mineures il y a également des krachs boursiers 69 % du temps, et pour les dépressions majeures l’occurrence de ces krachs atteint 91 % des cas.

Ainsi, bien que les crises boursières soient beaucoup plus fréquentes que les dépressions, il n’en reste pas moins qu’une crise boursière accroît de beaucoup les probabilités d’intervention d’une dépression, mineure ou majeure. Au contraire, l’absence de crise boursière rend très improbable le développement d’une dépression : de trois par siècle suite à une crise boursière, le pourcentage passe à une par siècle en l’absence de telle crise.

En dehors des périodes de guerre un krach boursier s’accompagne d’une probabilité de dépression mineure de l’ordre de 20%, et de 3% seulement pour ce qui est d’une dépression majeure.

Pour les auteurs, ces chiffres s’appliquent dans le cas présent aux Etats-Unis et aux autres pays étudiés (dont la France).
Ce qui signifie que le développement d’une récession mineure reste une éventualité sérieuse, tandis que celui d’une dépression majeure semble pour l’instant assez peu probable. C’est dans l’ensemble la position que nous avons adoptée sur ce blog depuis le début de la « crise ».

No comments: