Des lecteurs me demandent si les conditions économiques suffisent, seules, à déterminer la popularité des gouvernants et les résultats des élections. Je reconnais volontiers que d'autres facteurs doivent intervenir, parce que la politique comporte de multiples dimensions et des prestations de services très divers. Mais des opérations de pure redistribution qui peuvent staisfaire les uns doivent en mécontenter d'autres, ceux qui en bénéficient peu ou doivent en supporter, plus que les premiers, le financement. D'ailleurs les résultats de Stigler, largement confirmés depuis, comme mon étude qui porte, rappelons-le, sur toutes les élections nationales de 1920 à 1973, montrent que le seul facteur macroéconomique rend compte de l'essentiel des variations électorales. La raison en est assez simple: toutes les consommations, et les satisfactions qu'en tirent les consommateurs (et électeurs), ou presque, impliquent des dépenses de ressources, qu'elles soient matérielles, culturelles, ou spirituelles. Le pouvoir d'achat joue donc un rôle central dans presque toutes les activités humaines, hormis peut-être la pure contemplation.
Or le gouvernement, qui, dans nos sociétés, prélève et redistribue une part majeure du revenu national, ne peut pas ne pas avoir d'influence sur l'évolution de ce dernier, et le débat de politique économique reconnaît cette influence.
La satisfaction générale ou les frustrations des électeurs vont donc s'exprimer dans leur opinion des gouvernants et, dans les régimes démocratiques, dans leurs votes.
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